Les taux pratiqués en assurance emprunteur sont relativement stables depuis la dernière décennie. Pourquoi ? Parce que, à l’inverse des taux d’emprunts, ceux-ci sont totalement décorrélés du contexte économique. Les seuls critères qui définissent le prix sont ceux inhérents à l’emprunteur : son âge, sa profession, son état de santé, son statut de fumeur, ses déplacements…
L’âge : le facteur le plus important pour déterminer le tarif
Plus vous empruntez à un âge avancé, plus le taux de l’assurance emprunteur va être important. Si les taux des contrats groupes bancaires démarrent généralement à 0,25% (en moyenne, tout âge confondu à 0,36%), en délégation d’assurance, un jeune emprunteur en bonne santé entre 20 et 30 ans peut bénéficier d’un taux entre 0,04% et 0,09.%. De 30 à 40 ans, ce même emprunteur obtiendra un taux entre 0,10% et 0,15%. Au-delà de 45 ans, le taux grimpe à 0,22% pour atteindre 0,35% à 55 ans. Au-delà de 60 ans, la courbe des prix devient exponentielle : il est très important de comparer les offres de plusieurs compagnies qui sont parfois bien mieux positionnées que certaines sur ces tranches d’âge.
Fumer coûte cher
Le fait de fumer a une incidence notable sur le taux d’assurance de prêt. L’assureur ne fait aucune distinction entre fumeur occasionnel et régulier, non plus entre cigarettes, cigares, cigarettes électroniques ou pipes. Lorsque l’emprunteur déclare être fumeur, un certain nombre d’examens complémentaires sont demandés. Le montant de l’emprunt et l’âge de l’emprunteur sont déterminants pour fixer le tarif, pouvant doubler selon ces éléments : plus l’emprunteur est âgé, plus le risque est élevé et la surprime importante.
Le statut professionnel et le métier exercé
Il y a de nombreux paramètres concernant la situation professionnelle ayant un impact sur le tarif : les cadres paient moins cher leur assurance tandis que les professeurs des écoles ou les intermittents du spectacle cotisent davantage. C’est une question de statistiques : quelle profession est plus sujette aux arrêts de travail ? La réponse détermine le taux pratiqué. Autre paramètre fondamental : l’exercice d’une profession à risque comme pompier, militaire, agent de sécurité, conducteur de grue, ouvrier du bâtiment… L’emprunteur concerné est considéré comme un profil à risque et est assujetti à des surprimes pour être couvert sur les garanties liées à son métier. Chaque compagnie a sa propre politique : il est important dans ce cas-là de comparer les différentes offres.
Les déplacements : une source de surprimes ou d’exclusion
Enfin, les kilomètres parcourus (+ de 15.000 km/an) ont un impact. Agent commercial, chauffeur routier, conducteur de taxi, tous ces métiers exposent à des risques d’accident de la route mais aussi à des problèmes de dos qui peuvent empêcher l’emprunteur de travailler, ou plus grave. Dernier élément fondamental : les déplacements fréquents en avion ou bien les voyages vers des destinations dangereuses (guerres, maladies…) peuvent faire monter le tarif, voire exclure l’emprunteur sur certaines garanties.
L’état de santé de l’emprunteur
Si l’emprunteur déclare avoir un problème de santé, la compagnie demande des renseignements complémentaires via davantage de questionnaires, des bilans ou encore des examens médicaux. Une fois que les médecins conseils de la compagnie ont étudié le dossier complet, 4 réponses possibles s’offrent à l’emprunteur : soit la compagnie accepte l’emprunteur au tarif normal, soit il est accepté des surprimes sur certaines garanties, soit il est accepté mais avec une ou des exclusions sur sa pathologie ou, dans le pire des cas, la compagnie refuse de couvrir l’emprunteur concerné. Chaque année, la convention AERAS table sur ces sujets : de plus en plus de pathologies sont couvertes, les surprimes sont encadrées et de nombreuses personnes peuvent emprunter sans se faire écraser par le coût de l’assurance.
Le risque du mensonge par omission
Tous ces éléments sont demandés à l’emprunteur à travers des questionnaires obligatoires fournis par les compagnies d’assurance. Le simple mensonge par omission de la part d’un emprunteur est un risque inconsidéré : le contrat d’assurance est nul en cas de réticence ou de fausse déclaration intentionnelle de la part de l’assuré, quand cette réticence ou cette fausse déclaration change l’objet du risque ou en diminue l’opinion pour l’assureur (article L.113-8 du code des assurances). En cas d’omission ou de déclaration inexacte, l’assureur a le droit de résilier le contrat si la mauvaise foi est établie. Le risque est énorme : il n’est pas couvert, et perd le bénéfice des primes déjà payées.
Le rôle du courtier
En conclusion, le plus important est de ne pas se contenter de l’offre de la banque : il faut comparer les prix auprès d’un courtier spécialisé comme magnolia.fr mais surtout, dans le cas d’un profil à risque, le courtier est en charge de lancer un appel d’offres auprès de plusieurs compagnies pour trouver celle qui couvre le mieux l’emprunt, au meilleur prix. A noter qu’il est tout à fait possible de changer d’assurance de prêt pendant la période actuelle de confinement, sous réserve de ne pas avoir d’examen médical à passer.
Publié par La Rédaction | hier à 09:23
Astrid Cousin, porte-parole du courtier en assurance emprunteur magnolia.fr
Boursier.com