Les notaires pensent que les fondamentaux positifs du marché immobilier vont sûrement être mis à rude épreuve…
Les notaires sont actuellement mobilisés pour régulariser les transactions immobilières en cours, notamment grâce à la possibilité qui leur a été accordée de réaliser certains actes à distance pendant la période d’urgence sanitaire. Dans leur dernière note de conjoncture immobilière, les notaires tentent aussi d’évaluer les conséquences de la crise actuelle sur le marché et les prix. Un exercice délicat qui ne peut reposer que sur diverses hypothèses concernant la durée de la crise sanitaire et de l’échéance des solutions médicales qui seront trouvées.
Rebond technique
Les notaires envisagent tout d’abord une phase de rebond technique dans les premières semaines qui suivront la levée du confinement, sous réserve quand même que les déménagements soient de nouveau autorisés (cela reste aujourd’hui très compliqué à moins de le faire seul et avec un motif d’urgence). « Mais cet effet mécanique de report n’effacera pas les séquelles, inéluctables et brutales, de l’arrêt quasi-total de l’activité immobilière pendant de longues semaines. Le trou d’air que nous traversons actuellement, au stade des difficultés engendrées par la crise sanitaire dans la régularisation des actes, se reproduira naturellement dans les deux à trois mois qui suivront, au regard de l’inertie et des délais naturels du marché immobilier », préviennent les notaires.
Scénario favorable
À plus long terme, les notaires pensent que le marché immobilier pourrait commencer à repartir en fin d’année 2020, voire au début de l’année 2021, mais pas avec le même dynamisme qu’en 2019. Dans l’hypothèse favorable d’un confinement limité dans le temps (pas de seconde crise sanitaire), et d’une réponse médicale satisfaisante apportée à court terme, les notaires jugent que « la machine pourrait assez vite reprendre un rythme de croisière, certes affaibli mais en restant relativement dynamique. »
La menace du chômage
Mais dans le cas où le confinement se prolonge ou se réitère et qu’aucune réponse médicale ne soit de nature à garantir l’absence d’un retour de pandémie, « la crise prendrait alors une tout autre ampleur, provoquant un chômage important, une baisse des revenus des ménages, une croissance en berne. Mécaniquement, le volume de transactions puis les prix seraient en baisse significative », préviennent les notaires.
La confiance va-t-elle tenir ?
Autrement dit, plus la crise sanitaire s’étalera dans le temps, plus l’économie sera mise à mal et les fondamentaux positifs du marché immobilier seront donc mis à rude épreuve. Par fondamentaux positifs, les notaires entendent notamment le fait que l’immobilier inspire la confiance d’un marché essentiellement destiné à des utilisateurs et qui répond à un besoin réel. Un marché immobilier français qui est donc demeuré jusqu’ici sain et non spéculatif, notamment face à la déroute des marchés financiers.
Publié par Olivier Cheilan |
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