Les recommandations du HCSF et le niveau actuel du taux d’usure empêchent le marché du crédit immobilier de rebondir, alors que la demande est au rendez-vous, selon les courtiers.
Signe d’une reprise dans l’immobilier, la demande de crédit est bien présente. Le courtier Vousfinancer.com indique que depuis la mi-mai, les nouvelles demandes de prêt représentent 70 % du volume de demandes constaté à la même période en 2019.
Mais après des semaines de blocage, la reprise est conditionnée à la volonté des banques de prêter et à leurs critères d’octroi des crédits, lesquels se sont durcis après les recommandations du Haut conseil de stabilité financière (HSCF), fin 2019. Et les banques s’y plient, au point d’exclure bon nombre de dossiers depuis le déconfinement. Ainsi, si le nombre de refus de prêt est stable par rapport à 2019, Vousfinancer constate actuellement « une hausse relative des refus passés de 5,4 % à 6,6 % des dossiers en un an sur les 5 premiers mois de l’année ». Une analyse que l’on partage Emprunt-Direct, qui y ajoute « la méfiance de certains établissements vis à vis de secteurs spécifiques comme la restauration, l’événementiel, ou encore l’habillement, suite à la crise du Covid-19 », comme l’observe Alban Lacondemine, son président fondateur.
De plus en plus de dossiers solides refusés
Ce durcissement s’observe parmi les dossiers de prêt refusés cette année : des ménages ayant un revenu moyen de 57.000 euros par an, avec 33.500 euros d’apport, contre respectivement 51.000 euros et 27.000 euros en 2019, chez Vousfinancer. « On s’engouffre actuellement dans un cercle vicieux : comme le taux d’usure est à un niveau historiquement bas, certains dossiers d’emprunteurs ne passent plus, donc le taux qu’ils auraient dû obtenir n’est pas pris en compte dans le calcul du taux d’usure du trimestre suivant qui se base donc seulement sur les dossiers acceptés », analyse Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.
« Les conséquences de l’application des critères du HSCF et du taux d’usure devraient se traduire par une nette baisse de la demande transformée. La résorption de l’écart entre la demande exprimée et la demande transformée conditionnera le niveau de production dans les prochaines mois », conclut Alban Lacondemine.
Publié par Léo Monégier | |
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