La crise sanitaire force les investisseurs à retarder leurs achats immobiliers locatifs. Contrairement à ce que prévoyaient les experts, le marché immobilier semble se ranimer vite au sortir du confinement. Certains s’inquiètent toutefois de l’impact de la crise sanitaire sur l’investissement locatif. Une étude récente démontre que, si ce type d’investissement ne devrait pas pâtir de la crise, à proprement parler, le calendrier et les objectifs des investisseurs en ressortent légèrement modulés. Décryptage.

Des investissements repoussés

La crise sanitaire impacte tous les domaines de l’économie. Après plusieurs semaines d’arrêt et d’incertitudes, le marché de l’immobilier redémarre, et, semble-t-il plus vite que les prévisions. L’investissement locatif, très populaire avant la crise, repart doucement et devrait sans doute croître dans les prochains mois, malgré les incertitudes liées à la précarisation des locataires. C’est du moins ce qui ressort d’une étude réalisée début avril par Seloger.com, en partenariat avec l’Observatoire du Moral Immobilier (OMI). Si 37 % des investisseurs interrogés affirment que le confinement aura eu pour effet de repousser leur projet d’investissement locatif, 43 % d’entre eux indiquent avoir l’intention de concrétiser leur achat au moment du déconfinement ou dans les mois à venir. Il est important de noter que ces investisseurs s’attendent en majorité (6 investisseurs interrogés sur 10) à une diminution sensible des prix de l’immobilier, une baisse qui devient donc un facteur justifiant l’attente et le report. L’étude démontre également un climat de confiance chez les investisseurs, dont seul 27 % craignent une baisse de leur pouvoir d’achat. Avant le confinement, l’investissement locatif était un placement populaire, notamment parce que l’immobilier restait considérée comme une valeur refuge qui assure la protection du patrimoine financier et que le locatif permet un complément de revenu.

Le rendement locatif immédiat

D’après ce même sondage, 61 % des investisseurs se tourneraient vers un bien au rendement locatif immédiat, des logements ou ensembles de logements habités ou habitables avec un faible taux de vacance. 23 % des sondés se concentreraient sur des secteurs géographiques à forte demande locative pour diminuer le risque de taux de vacance. Seuls 15 % des sondés se projettent à la revente, imaginant réaliser une plus-value dans les prochaines années.

L’attrait de la proximité

L’étude indique également que l’attrait de la proximité reste modéré chez les investisseurs.  A peu près trois investisseurs sur dix achèteraient  donc un bien immobilier qui se trouve près de chez eux tandis que 61 % des investisseurs indiquent que ce critère n’est pas déterminant dans leur choix. Les taux d’intérêt actuels et la baisse attendue des prix de l’immobilier confirment l’attractivité du placement, malgré la crise. Les rendements locatifs restent compétitifs par rapport à d’autres produits financiers, et ce, malgré les incertitudes latentes.

BOURSORAMA AVEC PRATIQUE.FR09/06/2020 à 08:30