L’IEIF fait le point sur les investissements qui montrent la meilleure performance sur 10, 30, voire 40 ans.

Parmi les différents classements, qui sont les grands gagnants au long terme ? Bonne nouvelle pour ceux qui ne jurent que par la pierre : une étude de l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) met en avant la « performance robuste » et la « volatilité maîtrisée » de l’immobilier, direct et indirect (SCPI, OPCI, foncières cotées), comparé à d’autres placements comme les obligations, les sicav monétaires mais aussi l’assurance-vie et le livret A. L’analyse du comportement de la pierre sur les 40 dernières années montre ainsi « une grande capacité de résilience aux chocs économiques et financiers ». Mais d’autres placements ne s’en tirent quand même pas mal…

La pierre et les actions sur le moyen comme le long terme

Sur 10 ans, ce sont les foncières – particulièrement chahutées en ce moment – qui laissent voir le taux de rentabilité interne (TRI) le plus élevé : 7,8 %, juste devant les actions (7,4 %), le logement à Paris (7,1 %), les OPCI (6,7 %), l’assurance-vie et les SCPI (5,3 %). En-dessous du tableau, on trouve le Livret A et les sicav monétaires (2,9 % chacun), au-dessus d’une inflation à 1,6 %. Sur 30 ans, le duo de tête ne change pas : on retrouve les foncières (9,1 %) et les actions (8,5 %), devant la logistique en France (8,1 %), le logement parisien, les commerces et bureaux français, autour des 7 %. Sur cette période, on retiendra parmi les placements directement accessibles pour les épargnants le trio immobilier coté, actions et immobilier parisien. Reste que sur plus long terme, 40 ans, ce sont les actions qui « présentent les niveaux de performances plus élevés que pour les autres actifs, mais avec une volatilité beaucoup plus grande ». Attention, sur le plan de la volatilité, l’immobilier coté dépasse l’immobilier en direct, ce qui montre que la pierre au sens large, « en termes de couple rendement-risque, se positionne donc à mi-chemin entre les actions et les obligations », selon l’IEIF.

Tendances à court et moyen terme

Quid de l’effet du Covid-19 ? L’institut veut croire que la pierre continuera d’être perçue comme une valeur refuge, même si de « nouveaux critères d’appréciation vont entrer en ligne de compte », d’après l’organisme. A moyen terme, en 2020-2021, la crise financière devrait inciter les ménages à épargner davantage et à garder des liquidités disponibles, ce qui devrait bénéficier aux produits de taux, souvent proche d’une rentabilité à 0, lesquels « pourraient encore capter une importante collecte dans les prochains mois ». Actuellement, alors que les niveaux d’épargne des Français sont très élevés à un niveau record de 22,3 % sur 2020 contre 15 % fin 2019, la prudence prédomine : le taux de détention des livrets d’épargne et comptes sur livrets a atteint 79 % (75 % en 2019), l’assurance-vie en euros 35 % (32 % en 2019).

Néanmoins, au long terme une nouvelle tendance de fond se dégage : la sélection des actifs immobiliers risque d’être plus stricte, notamment sur « la qualité de l’actif mais également celle du locataire », nuance l’IEIF. La conséquence logique du fait que les investisseurs ont entre-temps subi le contre-coup, en termes de cash-flows perçus, de la fragilisation d’un certain nombre d’entreprises et de secteurs, comme les commerces, la restauration et l’hôtellerie.

Publié par Léo Monégier |

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