Un peu moins de demande mais aussi moins d’offre et des coûts de production en hausse…
a publication des comptes du groupe Nexity apporte toujours un éclairage intéressant pour le marché français du logement collectif neuf. Leader français avec une part de marché supérieure à 13%, Nexity anticipe désormais un marché du logement neuf en nette contraction en 2020 avec environ 125.000 appartements vendus, en baisse de 25 % par rapport à 2019.
Bien sûr, la crise sanitaire a ralenti les réservations de logements et entraîné des retards de construction qui expliquent en partie cette tendance. Nexity observe d’ailleurs une baisse finalement contenue de la demande des clients particuliers même si la récession économique, la hausse du taux de chômage, la baisse de la confiance des ménages ou encore le durcissement des conditions d’accès aux crédits immobiliers vont certainement impacter défavorablement la demande de logement sur les trimestres à venir.
Les institutionnels de retour
Fait nouveau, cette moindre demande est compensée par une très forte hausse des réservations réalisées par des investisseurs institutionnels, notamment CDC Habitat et in’li qui achètent des logements pour proposer une offre locative à loyers plafonnés (logements intermédiaires). Nexity ajoute que d’autres investisseurs institutionnels comme des assureurs, fonds d’investissement ou foncières montrent un intérêt accru pour le résidentiel comme classe d’actifs. Il s’agit d’un revirement car ces investisseurs avaient largement privilégié les bureaux ou l’immobilier commercial depuis de longues années.
Les prix montent toujours
Tout cela ne concourt pas, en tout cas, à calmer la hausse des prix des logements neufs alors que le patron de Nexity, Alain Dinin, souligne que le marché français est aujourd’hui dans une situation de « pénurie d’offre encore plus aiguë que les années passées ». Alain Dinin fait allusion à la chute des permis de construire accordés cette année et déplore au passage « l’inefficacité croissante de règles d’urbanisme trop juridiques et trop complexes et une tolérance excessive des pouvoirs publics pour la rétention foncière ».
L’équation du marché du logement neuf pourrait ainsi se résumer comme cela : un peu moins de demande mais aussi moins d’offre et des coûts de production en hausse. Dans les chiffres de Nexity, cela se traduit à fin juin 2020 par un prix moyen TTC au mètre carré des logements réservés en hausse de 3,4% sur un an. Un prix qui grimpe en moyenne à 242.100 € avec une hausse des surfaces moyennes par logement de +2,9% sur un an.
Publié par Olivier Cheilan |
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