Tous les professionnels de l’immobilier ont souligné l’étonnante résistance du marché immobilier existant en 2020, que ce soit au niveau des volumes de transactions ou des prix qui ont continué à progresser dans la plupart des villes malgré un ralentissement ces derniers mois. Une légère baisse des prix semble d’ailleurs à l’œuvre depuis l’automne, comme à Paris où la fermeture prolongée des restaurants, salles de spectacles ou des musées semble avoir fait perdre une bonne dose de d’attractivité à la Ville Lumière. Cette baisse des prix va-t-elle se poursuivre en 2021 ? A cette question que peuvent se poser beaucoup d’acheteurs aujourd’hui, les professionnels sont assez partagés dans leurs réponses, notamment pour mesurer l’impact de la montée du chômage dont on sait qu’il sera une conséquence retardée de la crise sanitaire.

Montée du chômage

Pour le président du réseau d’agences immobilières Century 21, Laurent Vimont, le chômage n’a jamais entraîné directement de baisse des prix de l’immobilier. Sa conséquence se mesure plutôt dans la confiance et dans l’évolution du profil des acquéreurs avec une augmentation des catégories CSP+ souvent moins impactées par la crise économique. Century 21 observe d’ailleurs une baisse de la proportion des acquéreurs ouvriers ou employés en 2020 mais estime que le marché français reste caractérisé par un rapport entre l’offre et la demande toujours dominé par les vendeurs en raison du déficit de logements. Et même s’il y a moins d’acquéreurs finançables en 2021, cela ne devrait pas bouleverser ce rapport favorable aux vendeurs…

Assouplissement des conditions d’octroi des emprunts

« Les prix peuvent continuer à augmenter cette année, mais avec des hausses plutôt en province », se risque d’ailleurs à pronostiquer Laurent Vimont. Le patron de Century 21 s’appuie dans son raisonnement sur des taux d’intérêt appelés à rester très bas en 2021 et qui vont à nouveau bénéficier à un public élargi grâce à l’assouplissement des conditions d’octroi des emprunts, notamment avec la prise en compte par les banques d’un taux d’endettement maximum revu de 33% à 35%. « C’est un vrai bon signal qui devrait permettre à davantage de Français d’être à nouveau éligibles à l’emprunt », souligne Laurent Vimont.

Valeur refuge

Parmi les autres facteurs de soutien, Century 21 cite l’intérêt toujours élevé des clients de ses agences pour l’investissement locatif dans l’ancien avec la pierre, perçue comme une « valeur refuge absolue », et le réservoir de plus-values accumulées par une partie des ménages déjà propriétaires qui peuvent ainsi changer de logement avec un apport conséquent.

Pas d’effondrement des prix

Pour le spécialiste de l’estimation des prix immobiliers, Meilleurs Agents, le marché français ne devrait cependant pas échapper à une baisse des prix cette année, mais limitée à -1% au niveau national. Meilleurs Agents écarte tout scénario d’effondrement des prix mais estime que le marché est déjà entré dans une nouvelle phase de repli depuis septembre 2020, dont l’ampleur dépendra de celle de l’épidémie de coronavirus.

Lille, Strasbourg et Nantes restent attractives

Et si aucune des 10 plus grandes villes de France ne semblent pouvoir échapper à la phase de stabilisation des prix constatée depuis la rentrée, Meilleurs Agents juge que certaines villes résistent mieux que d’autres et devraient continuer à le faire en 2021. La plateforme immobilière cite trois destinations où la demande reste élevée avec un dynamisme économique offrant une meilleure capacité de résilience : Lille, Strasbourg et Nantes. Même si ces trois métropoles ont vu leurs prix moyens progresser de 4 à 5% en 2020, le m² reste accessible en se négociant autour de 3.100 € pour Lille et Strasbourg et environ 3.600 € pour Nantes. Des prix qui permettent d’ailleurs généralement de sauter le pas du statut de locataire à celui de propriétaire sans sacrifier de surface habitable à mensualités équivalentes.

Publié par Olivier Cheilan |

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