L’arrivée de la prochaine réglementation réglementation environnementale RE2020 qui va encadrer la construction de maisons et de logements collectifs neufs à partir de 2022 est déjà un véritable casse-tête pour les industriels, maîtres d’ouvrage et constructeurs. Parmi les grands challenges de cette nouvelle réglementation, il y a en effet la prise en compte des émissions de gaz à effet de serre du bâtiment sur toute sa durée de vie, de sa construction jusqu’à sa démolition.
Analyse en cycle de vie
Pour mesurer cet impact, la méthode retenue est celle de l’analyse en cycle de vie (ACV) dite « dynamique ». Cette méthode a l’ambition de mesurer l’effet cumulé d’une émission de gaz à effet de serre sur le climat dans le temps. Le gouvernement a choisi un horizon temporel lointain, de 100 ans, sachant que les gaz à effet de serre peuvent rester des centaines d’années dans l’atmosphère avant d’être captés par les océans ou les forêts.
Fiches environnementales
Sans rentrer dans tous les détails ni les seuils retenus, l’analyse en cycle de vie dynamique adoptée par le gouvernement est dite « simplifiée » car elle ne fait pas varier dans le temps le pouvoir de réchauffement des gaz à effet de serre autres que le CO2, comme le méthane et les oxydes d’azote. Cette simplification permet de faciliter l’élaboration de fiches environnementales associées à chaque matériau de construction (bois, béton, briques, isolants…). Ces fiches sont produites par les industriels qui effectuent les calculs d’impact environnementaux et permettent au final de savoir si telle maison ou telle résidence respectera les quotas fixés par la RE2020.
Durant les premières années de mise en œuvre de la réglementation, certaines données environnementales spécifiques ne seront pas encore disponibles et établies, notamment pour certains matériaux spécifiques comme la pierre de taille. Les pouvoirs publics entendent donc ne pas pénaliser des projets qui se verraient contraints de recourir à trop de données par défaut.
Contraintes techniques ou urbanistiques
Pour citer un exemple concret, les principaux syndicats des professionnels du bâtiment suggèrent que des garanties soient apportées sur la mise en adéquation des seuils de prise en compte de l’impact carbone, tant des infrastructures et que des parkings en sous-sol. Il conviendrait en effet de ne pas trop pénaliser une construction où des études géotechniques imposent des fondations spéciales (plus profondes) par nature gourmandes en CO2. Idem pour des contraintes urbanistiques influençant le nombre de parkings souterrains.
A SAVOIR
Au-delà de l’impact carbone, la RE2020 va imposer le choix des équipements de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire au profit de pompes à chaleur ou de chauffe-eau thermodynamiques, mais au détriment des chaudières gaz, encore très répandues aujourd’hui.
Publié par Olivier Cheilan | hier à 12:04
Boursier.com