Le dernier observatoire du courtier en prêts immobiliers Meilleurtaux montre une conjoncture encore idéale pour les emprunteurs, avec des taux toujours proches des records, mais confirme aussi un ralentissement de la demande. « Les intentions sont bonne mais le passage à l’acte est hésitant » souligne le président de Meilleurtaux, Hervé Hatt. En février 2018, le courtier a ainsi enregistré une hausse de 10% des dépôts de dossiers de crédits immobiliers par rapport à février 2017 mais une baisse de 13% des dossiers avec un compromis signé.
Les taux les plus bas sont dans les villes moyennes
Sur les taux, pas d’inquiétudes, plus de la moitié des banques partenaires de Meilleurtaux affichent des taux moyens sur 20 ans inférieurs à 1,7% et la plupart de ces barèmes bénéficient au final de décotes supplémentaires en fonction du profil de l’emprunteur. D’après le courtier, c’est d’ailleurs dans les villes moyennes que les taux les plus bas sont les plus fréquents, en particulier là où la demande est moins dynamique, ce qui amène les banques à redoubler d’efforts pour capter les meilleurs clients. Exemple de taux négocié en province par Meilleurtaux dans le Nord : 1,10% sur 15 ans. Obtenir un taux aussi bas sera par exemple beaucoup plus difficile à Bordeaux et Paris où la demande est telle que les banques ont moins besoins de faire des efforts commerciaux.
Retour du 110%
Meilleurtaux signale aussi des conditions d’octroi de crédits légèrement plus souples au niveau de l’apport. « La nouveauté, c’est que si l’apport des frais annexes reste la règle, les banques sont de plus en plus ouvertes à des financements à 110%, en particulier pour les jeunes », mentionne Hervé Hatt.
L’intérêt s’éveille sur l’assurance emprunteur
Sur l’assurance emprunteur, la révolution semble bien en marche avec une explosion des demandes de changement d’assurance depuis le 12 janvier, date de la confirmation de la possibilité de résiliation annuelle à date anniversaire pour l’ensemble des contrats. Le nombre de demandes pour un changement d’assurance déposées sur meilleurtaux.com a doublé entre janvier 2018 et décembre 2017 et en février plus de 50% des demandes assurance emprunteur étaient des demandes de résiliation annuelle.
Les banques négocient
La palette de choix s’élargit d’ailleurs pour les emprunteurs avec la multiplication des contrats alternatifs. En réponse, les banques segmentent davantage leur offre ou lancent de nouveau contrats avec davantage de choix ou d’options. Lorsqu’elles reçoivent une demande de résiliation, il n’est pas rare que les banques engagent désormais une négociation en proposant tout simplement de baisser leur tarif pour garder leur client.
Quant à l’éventualité d’une remontée des taux d’emprunt, que Meilleurtaux n’entrevoit pas à court terme tant que la pression commerciale des banques reste forte face à des objectifs 2018 de production de crédits élevés, le courtier a calculé qu’une hausse de 50 points de base (de 1,65% sur 20 ans à 2,15%) n’exclurait que 5% des emprunteurs. Attention, ce calcul théorique ne prend toutefois pas en compte l’impact psychologique, toujours très fort dans l’immobilier, qui découragerait certainement bon nombre d’emprunteurs si les taux sur 20 ans venaient à repasser au-dessus de la barre symbolique des 2%…