Contrairement aux idées reçues, les seniors souvent dotés d’un apport conséquent, peuvent souscrire un crédit immobilier après 60 ans. Les taux bas pratiqués par les banques font qu’il est plus intéressant d’emprunter que de se servir de son épargne pour un achat immobilier. Il faut toutefois se lancer avant de partir à la retraite.

 Avec l’allongement de l’espérance de vie, l’âge des emprunteurs augmente ! Actuellement, 17 % des emprunteurs ont plus de 50 ans, une proportion en croissance depuis 5 ans, selon Vousfinancer, courtier en crédit.

Généralement, les seniors sont de bons clients pour les banques. « Ils empruntent sur des durées courtes – 15 ans en moyenne -, ont de l’apport, des assurances vies ou sont déjà propriétaires ce qui offre des garanties pour la banque, et ils ont des charges souvent plus faibles car ils n’ont plus d’enfants à charge », explique Sandrine Allonier, directrice des relations banques de Vousfinancer.

De bons profils, mais uniquement avant la retraite

Le seul bémol à l’emprunt tardif est qu’il faut le faire lorsqu’on est encore en activité, ce qui est le cas pour la majorité des Français de 60 ans, puisque l’âge moyen de départ à la retraite est de 62,4 ans.

Une fois à la retraite, l’accès à l’emprunt se complique, notamment à cause de la baisse des revenus.

Par ailleurs, « plus on avance en âge, plus la probabilité d’avoir des problèmes de santé augmente et donc plus l’assurance est chère », rappelle Vousfinancer. Pour un crédit sur 10 ans pour un emprunteur de 50 ans, les taux vont de 0,40 % à 0,60 %, alors qu’à plus de 60 ans, ils doublent.

Emprunter plutôt que mobiliser

Lorsque l’emprunteur a passé les 50 ans, pour anticiper la baisse de revenus au moment du passage à la retraite, la banque peut ne prendre en compte que 70 % des revenus nets dans le calcul de l’endettement. Pour autant les seniors ont tout intérêt à emprunter plutôt qu’à mobiliser leur épargne s’ils veulent investir dans l’immobilier car les taux des crédits sont très bas et qu’ils ne dépendent pas de l’âge de l’emprunteur mais plutôt de l’apport ou des revenus.

Par ailleurs, l’achat d’un bien immobilier après 60 ans peut trouver sa place dans le cadre d’une stratégie successorale car en cas de décès, le bien immobilier est remboursé intégralement par l’assurance et transmis aux ayants droits.

« Dans le contexte actuel, lorsqu’on est proche de la retraite et qu’on a la chance d’avoir de l’épargne, mieux vaut conserver ses produits de placement, par exemple une assurance vie qui va rapporter en moyenne 2,5 %, et emprunter à 1 % sur 10 ans ! », calcule Vousfinancer.