Les banques françaises ont maintenu en août le niveau général des taux d’intérêts des crédits immobiliers accordés aux particuliers, et risquent de le remonter pour suivre la reprise de l’inflation, selon une étude mensuelle publiée mercredi.

Toutes durées confondues, les taux des prêts du secteur concurrentiel ont atteint 1,43% en moyenne le mois dernier, comme en juillet, rapporte l’observatoire de l’institut CSA et du Crédit Logement, organisme comprenant les principales banques françaises parmi ses actionnaires.

Ces chiffres s’entendent bruts : ils ne comprennent par exemple pas l’assurance des prêts, systématiquement demandée par l’organisme créancier. À un moment où l’inflation dépasse les 2%, les taux des crédits immobiliers restent très faibles. Après avoir touché un point historiquement bas fin 2016, ils ont entamé un petit rebond en 2017 mais celui-ci a avorté.

«Les taux des crédits immobiliers se sont stabilisés dès juin dernier», peinant à descendre encore plus, souligne toutefois l’observatoire.

Cette pause est classique en été, les banques réservant pour la rentrée leurs offres commerciales qui passent notamment par des taux plus bas.

Cependant, cette année, «avec la reprise de l’inflation qui vient bouleverser l’environnement des marchés, la probabilité d’un ajustement à la hausse des taux des crédits ne fait que se renforcer», estime l’observatoire.

Dans le détail, les taux se sont établis le mois dernier à 1,46% pour l’accession dans le neuf, un recul par rapport à juillet, et 1,45% dans l’ancien, comme le mois précédent.

Hausse des prix

Alors que les taux sont normalement plus élevés quand un prêt est souscrit pour longtemps, leur stagnation d’août s’est accompagnée d’un allongement de leur durée moyenne : elle s’est établie à 223 mois, un de plus qu’en juillet.

Si l’inflation risque de faire remonter les taux, l’observatoire remarque que les banques restent sous la pression inverse d’une demande morose. Elle pâtit actuellement de la montée régulière des prix : la stabilisation des taux, certes très bas, ne suffit plus à accélérer le marché.

Pour le moment, au niveau des taux, «on constate peu de mouvements en cette rentrée, que ce soit à la hausse ou à la baisse», remarque mercredi dans un communiqué Laurent Desmas, président du directoire du courtier Cafpi.

«Une grande incertitude entoure (…) 2019 et attendre une éventuelle baisse des prix semble être un pari risqué», conclut-il. «Aujourd’hui, les emprunteurs peuvent négocier leur taux de crédit immobilier, mais également leur assurance-emprunteur