Pour payer les frais de scolarité toujours plus élevés, vous pouvez puiser dans votre épargne ou utiliser les subtilités du Code des impôts pour investir dans l’éducation de vos enfants sans vous ruiner. Explications.

Les études supérieures coûtent de plus en plus cher aux familles : le budget annuel par étudiant est de 7.118 euros dont 2.107 euros pour le logement, 1.897 euros de frais de scolarité et 1.182 euros d’alimentation, selon une enquête récente de Cofidis-CSA Research.

Évidemment avec de gros écarts. À Paris, ce budget atteint 9.346 euros en moyenne. Une grande majorité des parents (80%) déclarent avoir les moyens de faire face, mais plus de la moitié doivent puiser dans leur épargne. Pour donner vie aux projets de leurs enfants dans les meilleures conditions, les parents peuvent tirer parti des subtilités du Code général des impôts.

N’oubliez pas que le droit civil français impose aux parents une obligation d’aide alimentaire à leurs enfants dans le besoin, (et vice-versa). En conséquence : si les parents en ont les moyens, un enfant peut les contraindre à financer ses études. Mais, en contrepartie, le parent peut bénéficier d’une déduction fiscale.

Cependant, si vous n’avez pas les moyens de boucler son budget, n’hésitez pas à engager votre enfant sur la voie du crédit, même si l’opération est loin de se conformer à la culture française.

Un coup de pouce fiscal

Premier réflexe donc : diminuer son imposition en sortant les dépenses liées aux études de son revenu imposable, par exemple, en logeant gratuitement l’étudiant dans un bien qui ne sera plus loué : il n’y a plus de loyer imposé.

Ou en lui donnant l’usufruit d’un bien mobilier ou immobilier. Cette seconde solution suppose évidemment que vous détachiez votre enfant de votre foyer fiscal et qu’il déclare cet usufruit comme un revenu.

Mais, lui, ne sera vraisemblablement pas imposé, ou à un taux très inférieur au vôtre. Mieux, si vous êtes redevable de l’IFI, vous lui donnez l’usufruit du bien que vous sortirez de votre assiette fiscale.

Beaucoup de parents hésitent à détacher leurs enfants de leur foyer fiscal car le montant de la pension déductible est limité, les calculs complexes et le gain parfois faible.

En détachant son enfant et en lui procurant des revenus, les parents peuvent déduire une pension alimentaire de leurs revenus (dans la limite de 5.795 euros par enfant et par an et sous réserve de pouvoir produire les justificatifs).

Si vous logez encore votre enfant sous votre toit, vous pouvez appliquer un forfait de 3.445 euros sans justificatifs. Ces montants sont doublés si l’enfant à charge est marié ou pacsé et si vous assumez seul l’entretien du couple dans le besoin.

Bon à savoir : pour l’année blanche 2018, la déduction fiscale correspondant à la pension alimentaire est maintenue.

Attention, les conditions de revenus de votre enfant : la pension n’est déductible que dans la limite où les revenus du bénéficiaire (pension et revenus d’usufruit inclus) n’excèdent pas le Smic (1,5 fois pour un couple). Les études sont aussi une occasion d’effectuer des dons exonérés de droits.

Préserver l’équité entre vos enfants

En principe, les parents sont totalement libres d’aider leurs enfants sans nécessité d’égalité de traitement.

Mais si vous financez de coûteuses études à l’étranger à l’un en contraignant un autre à s’en tenir à la faculté voisine, vous prenez le risque de faire naître des jalousies, d’autant plus cruelles que tardives.

Avec le risque que certains fassent réintégrer certains avantages lors de votre succession. De même pour la part des grands-parents.

N’hésitez pas à consulter un notaire. Il pourra vous conseiller les meilleures stratégies, en vous aidant à en optimiser la fiscalité, en veillant au respect des règles de succession et en préconisant des donations-partages pour préserver la paix des familles.

Vous pourrez donner ainsi toutes leurs chances à vos enfants et petits-enfants de réussir leurs études en toute confiance.