En 1990, 64,8% des plus de 60 ans étaient propriétaires. Vingt-cinq ans plus tard, ils étaient 73,7%. En revanche, la part de propriétaires a reculé dans toutes les autres catégories d’âges.

La France compte près de 58% de propriétaires. Cette statistique a maintes fois été relayée, toutefois l’Insee vient de donner un éclairage intéressant sur l’évolution de ce chiffre et surtout sur sa ventilation selon les classes d’âges.

Premier constat, en près de 25 ans, la proportion de propriétaires a légèrement progressé. De 54,4% en 1990, elle est passée à 57,8% en 2014. Mais il apparaît surtout que cette progression n’a pas été linéaire au sein de la population.

Moins de propriétaires chez les actifs

Chez les moins de 25 ans, la part de propriétaires a par exemple reculé de 2 points : de 7,7% à 5,7%. Un repli est également constaté dans la catégorie des 25-39 ans (de 40,5% à 38,8%) et chez les 40-59 ans (de 64,2% à 60,4%).

Autrement dit, la progression globale du taux de propriétaires ne tient qu’à la hausse constatée chez les plus de 60 ans. Chez les seniors, la part de propriétaires a fait un bond en avant considérable : de 64,8% en 1990 à 73,7% en 2014.

L’impact de la hausse des prix

On peut y voir l’effet direct de la hausse des prix (comparée à celle des revenus) qui depuis plusieurs années freine l’accession à la propriété des ménages les plus jeunes. A l’inverse, « les ménages les plus âgés en 2014 sont ceux qui ont atteint des âges intermédiaires au cours des années 1968 à 1990, période plus favorable à l’accession à la propriété », souligne l’étude en ajoutant : « cette augmentation plus marquée de la part de propriétaires chez les seniors est présente dans toutes les régions, mais elle est particulièrement prononcée en Île-de-France ».

Certes, il n’est pas étonnant que les plus âgés soient plus fréquemment propriétaires. Mais une donnée montre la manière dont l’écart s’est creusé au fil du temps. En 1982, la part de propriétaires était un peu plus élevée chez les 40-59 ans (61%) que chez les plus de 60 ans (58,9%). Désormais, l’écart entre les deux catégories est de 13 points en faveur des plus âgés.