Un rapport de l’OCDE montre que la France a un taux de prélèvement obligatoire très élevé. Mais ces statistiques de recettes fiscales intègrent les cotisations sociales… qui ne sont pas vraiment des impôts. Éclairage.

C’est fait et c’est officiel ! En 2017, la France est devenue championne du monde des prélèvements obligatoires, reléguant d’une courte tête le Danemark à la deuxième place.

Selon le dernier rapport de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) sur les recettes publiques, les prélèvements en France représentent 46,2% du produit intérieur brut (PIB) du pays contre 46% au Danemark. C’est au Mexique que le ratio d’impôts est le plus bas des pays de l’OCDE avec 16,2%.

Pour autant, la France est-elle réellement devenue un enfer fiscal ?

Le poids des cotisations sociales

Pour nous aider à y voir plus clair, l’OCDE s’est penchée sur la structure des prélèvements obligatoires par pays. Autrement dit, d’où viennent les recettes fiscales ?

En moyenne, en 2015, les pays de l’OCDE collectaient 33,6% de leurs recettes fiscales via les impôts sur le revenu et les bénéfices (somme des impôts sur le revenu des personnes physiques et sur les bénéfices des sociétés) révèle le rapport.

En 2016, en France, les impôts sur le revenu et sur les bénéfices des sociétés représentaient seulement 10,6% du PIB et 23,3% des recettes fiscales. Un ratio bien inférieur à celui de la moyenne des pays de l’OCDE.

Sans surprise, la principale composante des «recettes fiscales» en France est constituée par les prélèvements de sécurité sociale qui représentent 36,4% du total. En 2015, la moyenne des pays de l’OCDE se situait à 26,2%, des pays comme l’Australie et la Nouvelle Zélande ne collectent pas de cotisations de sécurité sociales.

On le voit, c’est donc bien sur les cotisations de sécurité sociale que se distingue la France qui par ailleurs se retrouve dans la moyenne sur les autres prélèvements comme la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) par exemple.

Comme les cotisations sociales d’assurance maladie, chômage et retraitedonnent accès à des revenus différés, on peut donc légitimement se demander si nous méritons vraiment notre titre de champion du monde de la pression fiscale…

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Publié le 07/12/2018 Le Revenu