Les fonds en euros sont jugés par une étude de 60 Millions de consommateurs non seulement plus sûrs, mais aussi plus rentables sur les 20 dernières années que les fonds en unités de compte.
Une étude de 60 Millions de consommateurs jette à nouveau un pavé dans la mare sur les unités de compte (UC). En se fondant sur les chiffres de la Fédération française de l’assurance (FFA), le journal édité par l’Institut national de la consommation a calculé le « rendement réel » sur le long terme, entre 2000 et 2018, des fonds en euros et des UC. Et le résultat est sans appel : si les fonds en euros sont sans surprise plus sécurisés que les unités de compte, « ils sont également plus rentables ».
Rendement réel négatif de -0,91 %
Sur ces huit années, les fonds en euros ont ainsi affiché un rendement annuel moyen de 4,86 %, « soit 1,74 % de performance annuelle nette de prélèvements sociaux et de frais sur versement, inflation déduite » selon 60 Millions de consommateurs. Dans le même temps, les fonds en UC ont affiché une performance de 1,38 % par an entre 2000 et 2018, soit « un rendement réel net négatif de – 0,91 % ». Les rendements moyens de 2019, qui ne sont pas encore définitivement connus, sont attendus à 1,4 % pour les fonds en euros et + 10 % pour les unités de compte, après une chute comparable en 2018. Quant aux chiffres de 2020, après la chute des marchés consécutive à la crise du coronavirus, ils « seront probablement très mauvais pour les unités de compte».
Des fonds pas uniquement composés d’obligations d’Etat
Le magazine voit deux raisons à cet écart de performance : le fait que, contrairement aux fonds en euros, le risque pèse uniquement sur l’épargnant puisque le capital n’est pas garanti, mais surtout les frais, d’en moyenne 3 % prélevés sur le montant de l’épargne. Qui plus est, considérés comme peu rémunérateurs, les fonds en euros sont associés aux taux d’emprunt des États, proches de zéro pour certains actuellement. « C’est une présentation en grande partie fausse, car ils ne sont pas uniquement composés d’obligations d’État comme on le raconte habituellement. Ni même majoritairement », analyse le magazine. Ainsi, les fonds les plus performants se sont diversifiés vers des titres immobiliers, des actions, et surtout les obligations d’entreprises. Or « ces dernières rapportaient déjà davantage que les obligations d’État, et devraient être encore plus rémunératrices avec la crise économique ».
Tous les fonds euros ne se valent pas
Si le fonds en euros doit « rester la priorité » de l’épargnant en cette période de grande incertitude, tous ne se valent pas, tant en rémunération qu’en coût pour l’assuré : 60 Millions de consommateurs a calculé que les plus rentables et les moins chargés en frais proviennent de mutuelles ou d’associations d’épargnants, c’est-à-dire d’organismes sans but lucratif. De même, si certains reversent 100 % des bénéfices des fonds aux assurés, d’autres, provenant de banques et d’assureurs, peuvent conserver jusqu’à 15 % des gains réalisés, au titre de réserves.
Publié par Léo Monégier |
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