Comment financer son investissement locatif ?
Les taux sont bas, les banques enclines à financer les projets immobiliers. Il est tentant de profiter de cette conjoncture favorable pour se constituer un patrimoine à crédit. Nos conseils pour dénicher un crédit par cher.
Emprunter est un point de passage obligé si vous réalisez un investissement immobilier locatif, sauf à disposer des liquidités nécessaires mais cela est rare. Pour réussir son investissement locatif, optimiser le financement est aussi important que maximiser les réductions d’impôt.
Nos conseils pour dénicher le crédit immobilier le moins cher et vous financer à bon compte que vous achetiez dans le neuf ou l’ancien, un logement ou un local commercial, dans le cadre ou non d’un dispositif de défiscalisation comme la loi Pinel.
Prêt amortissable ou in fine : tout dépend de vos revenus et de votre patrimoine
Si vous procédez à votre premier investissement immobilier locatif, on vous proposera sans doute un prêt amortissable classique. La logique veut que l’on utilise ses loyers pour rembourser le capital et les intérêts, mois après mois. Un prêt in fine (remboursement du capital au terme), peut se justifier si vous touchez d’autres revenus fonciers, auxquels vous pourrez imputer une part des intérêts du nouveau crédit immobilier afin de réduire vos impôts et d’augmenter la rentabilité locative.
Attention, pour l’Ifi, à l’inverse de ce qui se pratiquait pour l’ISF, le contribuable ne peut plus déduire chaque année la totalité du capital restant dû. Pour calculer la part déductible, vous devez pratiquer un amortissement linéaire théorique sur la durée de l’emprunt.
Quel que soit le type de crédit (amortissable ou in fine) ou de bien financé (logement neuf ou ancien, maison ou appartement, en loi Pinel ou pas), les frais d’emprunt (intérêts, frais de dossier et de garantie, assurance) sont déductibles de vos revenus fonciers
Taux d’intérêt : 0,1 à 0,2 point de plus que pour un prêt classique
Les taux pour les investissements immobiliers locatifs amortissables sont aussi bas que ceux consentis pour l’acquisition d’une résidence d’usage. Dans certaines banques, il peut y avoir un écart de 0,10 point, qui disparaît sur les bons dossiers.
Début 2018, un ménage obtient un taux de 0,60% sur sept ans en justifiant de 70.000 euros de revenus et d’un apport, classique, de 10% du montant de la transaction, frais de notaire et de garantie compris.
S’il étale ce prêt sur quinze ans, le taux augmente peu, à 1,10 %. Pas la peine de se serrer la ceinture pour rembourser au plus vite.
Il n’y a pas de différence de taux entre le neuf (un Pinel par exemple) et l’ancien, mais de montage.
Les promoteurs réalisent plusieurs appels de fonds jusqu’à la livraison avant que vous ne puissiez toucher des loyers et défiscaliser les frais d’emprunt. Si vous demandez un différé partiel (payer les intérêts sans amortir le capital) ou total (vous ne réglez que l’assurance emprunteur), la facture augmente.
Sur une opération à 250.000 euros financée au taux de 2%, retarder le paiement des intérêts intercalaires durant dix-huit mois vous coûtera environ 4.300 euros. Si vous avez déjà des revenus fonciers, acquittez les intérêts dès le départ.
Assurance crédit : vous pouvez faire l’économie de certaines garanties
Sur un prêt locatif, votre couverture se réduit souvent aux risques décès et perte totale et irréversible d’autonomie (DC-PTIA), les banques n’exigeant plus de couverture invalidité permanente totale (IPT) ou partielle (IPP) pour compenser les revenus d’un travail que vous ne pourriez plus exercer, comme dans le cas d’une résidence principale.
N’hésitez pas à faire jouer la concurrence pour vos contrats d’assurance, les banques étant obligées d’accepter un contrat autre que celui qu’elles proposent.
Dans ce cas, les exigences de garantie, qui doivent figurer sur le site Internet, devront être respectées.
Noter que depuis le 1er janvier 2018, l’assurance emprunteur de tous les crédits en cours peut être résiliée annuellement à condition que la nouvelle assurance propose des garanties équivalentes.
Taux d’endettement : seuls 70% des loyers sont pris en compte
Une mensualité d’emprunt immobilier ne doit pas représenter plus du tiers des revenus mensuels de l’emprunteur, mais ce ratio augmente pour les clients les plus aisés.
La plupart du temps, les loyers attendus de l’opération sont intégrés à hauteur de 70% dans vos revenus.
Une mesure de prudence face à d’éventuels imprévus : impayés, travaux… Seul le Crédit Foncier va jusqu’à 85%.
Si vos revenus sont justes par rapport aux mensualités désirées, n’hésitez pas à défendre votre dossier devant plusieurs établissements, leurs critères variant.
Au passage, comparez les possibilités de modulation du prêt et négociez l’absence d’indemnité de remboursement anticipé, une pratique courante pour les investissements locatifs (sauf rachat par la concurrence).