Les huit semaines de confinement représenteraient 120 milliards d’euros de PIB, selon l’OFCE. La consommation de la totalité de l’épargne forcée accumulée durant cette période ferait passer la perte d’activité annuelle à 2 points de PIB au lieu de 5
Pendant les huit semaines de confinement, les ménages pourraient avoir accumulé une épargne forcée de 55 milliards d’euros, selon l’analyse de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Sur la période du 17 mars au 10 mai, date de déconfinement annoncée, la mise à l’arrêt de nombreux secteurs de l’économie se traduira par un coût de 120 milliards d’euros, soit 5 points de PIB annuel. Le déficit public serait, à la fin de l’épisode de confinement, lourdement grevé : « la contribution de huit semaines de confinement à l’évolution du déficit public serait en effet de 2,8 points de PIB, soit 65 milliards d’euros » selon les économistes. Un chiffre qui ne prend pas en compte, toutefois, le potentiel fiscal de l’épargne forcée accumulée pendant le confinement.
L’intégralité de la consommation de cette épargne réduirait par trois la baisse
Pour donner un ordre de grandeur, si l’intégralité de cette épargne était consommée, la contribution de huit semaines de confinement à la dégradation du déficit public ne serait plus que de 0,9 point de PIB, soit 20 milliards d’euros, et la perte annuelle d’activité serait alors de 2 points de PIB au lieu de 5 points ». Reste que, dans le contexte actuel, le développement de l’épidémie est incertain et la stratégie de sortie de la crise sanitaire est peu assurée. Des épisodes de confinement ou de restriction des consommations peuvent encore être nécessaires.
L’épargne accumulée pourrait ne pas être consommée complètement et rapidement
Ainsi, face à ces incertitudes, « l’épargne accumulée pourrait ne pas être consommée complètement et rapidement », poursuit l’OFCE. Le rebond, nettement plus modeste qu’en cas de re-consommation rapide des ménages, « pourrait ne pas limiter les pertes accumulées par les entreprises pendant le confinement. Les restrictions qui persisteraient, notamment sur les mouvements de personnes, pourraient avoir des impacts sectoriels massifs ajoutant à un rebond partiel des mouvements de prix relatifs et des ajustements coûteux en chômage ».
L’environnement international devrait enfin être marqué par les trajectoires des pays par suite du confinement, de la crise sanitaire et de leurs effets plus structurels. « Des processus récessifs collatéraux et acquérant une autonomie propre pourraient également se superposer aux enchaînements évoqués. L’espace des scénarii macroéconomiques est ainsi particulièrement ouvert et préoccupant », s’inquiète l’OFCE.
Publié par Léo Monégier |
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