Le courtier en crédit Vousfinancer.com s’interroge sur les effets du virus sur le crédit immobilier, pour l’heure encore incertains. Contrairement aux recommandations du HCSF, qui eux sont déjà bien visibles.
Comment le marché immobilier réagira-t-il à l’éventuelle épidémie de coronavirus ? Si les certitudes sont rares quant aux retombées économiques du virus, Vousfinancer.com apporte quelques éléments d’éclairage sur la conjoncture actuelle. En premier lieu, le taux d’emprunt d’Etat à 10 ans est de nouveau entré en territoire négatif, il a atteint le 2 mars -0,31 %, un nouveau point bas depuis octobre 2019. Dans ce contexte, les investisseurs optent pour « les placements considérés comme non risqués, tel quel les emprunts d’Etat des pays peu impactés, qui voient ainsi leurs taux diminuer », note le courtier en crédit. Par ailleurs, sur fond d’incertitudes sur les conséquences économiques de l’épidémie, la Banque centrale européenne (BCE) devrait « poursuivre sa politique de taux accommodante et contribuer ainsi au maintien des taux bas ».
L’immobilier reste une valeur refuge
« Dans le contexte actuel de baisse des valeurs boursières, l’immobilier apparaît comme une valeur refuge et pourrait continuer à attirer de nombreux investisseurs », analyse le courtier en crédit, qui observe que ces derniers ont représenté entre 20 et 25 % des acheteurs en 2019 pour des taux moyens se situant actuellement à 1,35 % sur 20 ans et 1,55 % sur 25 ans.
Un mouvement appelé à se poursuivre, mais « à condition que les banques continuent à prêter pour soutenir le dynamisme du marché », selon Vousfinancer.com.
L’impact des préconisations du HCSF
Or ce n’est pas gagné. Les récentes recommandations du Haut conseil de stabilité financière (HCSF), qui préconise de limiter les durées de prêt à 25 ans et d’emprunter avec un taux d’endettement inférieur à 33 %, se font en effet déjà sentir sur le marché. « Depuis fin janvier, on constate chaque jour l’impact des recommandations du HCSF aussi bien dans les critères des banques que sur les grilles de taux », indique Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.com. Et les investisseurs, qui pour maximiser l’effet levier du crédit, empruntent souvent avec peu d’apport personnel possible et sur des durées longues, sont en première ligne en s’endettant souvent au-delà de 33 %. Ainsi, « aujourd’hui, beaucoup de dossiers de ce type sont refusés dans les banques classiques »analyse Jérôme Robin, directeur général de Vousfinancer.com.
Pour l’heure, la position du HCSF n’a « pas découragé les acheteurs qui d’ailleurs parfois ne mesurent pas l’impact que cela peut avoir sur l’acceptation ou non de leur dossier, souligne Sandrine Allonier. L’experte conseille à ces derniers, «bien en amont de leur projet d’avoir de l’apport, de solder leur crédit en cours afin de maximiser les chances d’accord de crédit ».
Publié par Léo Monégier |
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