Pour les salariés en chômage partiel qui ne perçoivent que l’équivalent de 84% de leur salaire net, il est encore difficile de savoir si les banques prendront en compte comme référence leur salaire annuel ou leur salaire actuel.
Le courtier Vousfinancer estime que 70% des banques peuvent désormais étudier les nouveaux dossiers de prêts, mais sous conditions. En effet, compte tenu de leurs capacités de traitement encore limitées avec la nouvelle organisation induite par les mesures sanitaires, les délais de traitement sont fortement allongés et peuvent aller jusqu’à 3 semaines pour obtenir un accord de crédit, contre 1 semaine à 10 jours habituellement. Sauf exception, les délais d’émissions d’offres de prêt sont également plus élevés.
Peu de nouvelles demandes de prêts
Certes, les nouvelles demandes de prêts restent rares aujourd’hui et Vousfinancer confirme que les dossiers déposés actuellement portent pour la plupart sur des projets initiés avant le confinement et qui n’avaient pas eu être financés ces dernières semaines. « En revanche, l’envie d’acheter est toujours là, car nous avons de nombreuses demandes de calcul d’enveloppe », constate Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.
Remontée des taux
Avec l’anticipation d’une hausse des risques, les banques appliquent aussi plus strictement que jamais les recommandations du Haut conseil de stabilité financière en étant notamment particulièrement attentives à ne pas dépasser un endettement de 33%. Cette contrainte pour les emprunteurs s’ajoute à la hausse des taux qui est estimée à 0,20 point en moyenne par Vousfinancer depuis début avril, mais jusqu’à 0,50 point sur les profils les moins attractifs en termes de revenus. Cela peut vite faire remonter les taux à 20 ans autour de 1,5% en fonction de votre profil. D’autres banques qui n’ont pas encore rehaussé leurs taux indiquent par ailleurs au courtier qu’elles vont devoir le faire elles aussi dans les prochains jours, et ce malgré la contrainte des taux d’usure qui risquent d’exclure mécaniquement les emprunteurs les plus fragiles.
Hausse des risques
« Nos partenaires bancaires nous indiquent que la situation actuelle et l’incertitude économique induisent des tensons fortes sur le coût des ressources qu’elles répercutent sur leurs conditions de taux. En outre, elles anticipent une hausse des risques sur les entreprises et par conséquent les profils qui seront financés ce qui pèse également sur les taux », analyse Sandrine Allonier. Les banques vont en effet regarder de plus près la situation professionnelle des acheteurs et même l’entreprise et le secteur dans lesquels ils travaillent. Dans l’immédiat, les indépendants, artisans et commerçants dont l’activité est à l’arrêt vont être les premiers à être pénalisés.
Chômage partiel
Quant à tous les salariés en chômage partiel qui ne perçoivent que l’équivalent de 84% de leur salaire net, il est encore difficile de savoir si les banques prendront en compte comme référence pour le calcul de l’endettement leur salaire annuel ou leur salaire actuel. La différence est pourtant capitale : Vousfinancer a calculé qu’un salarié gagnant habituellement 3.000 € net par mois aurait une capacité d’emprunt réduite de 33.500 € si son salaire au chômage partiel était retenu…
Publié par Olivier Cheilan |
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