Le retour de l’inflation est une bien mauvaise nouvelle pour les épargnants. D’autant que les rendements de l’épargne ne décollent pas.
2% en juin, 2,3% en juillet selon les données provisoires de l’Insee. L’inflation est bel et bien de retour. De quoi conforter le scénario de la Banque de France, qui table sur un pic d’inflation de 2% sur l’ensemble de l’année.
Pour les épargnants, cela ne constitue guère une bonne nouvelle surtout qu’en parallèle, les rendements des principaux placements demeurent au plancher.
Impact pour un épargnant
Pour comprendre ce phénomène de ciseaux, il faut revenir un instant sur la notion de pouvoir d’achat associée au capital. Pour éviter une érosion du capital, le rendement de l’épargne doit être plus élevé que l’inflation. Dans le cas contraire, l’épargnant subit une perte de pouvoir d’achat.
En 2018, rares seront les placements capables d’égaler ou de dépasser l’inflation. Le Livret A n’offrira par exemple que 0,75% net. Ainsi, un pécule placé sur un Livret en début d’année risque de perdre 1,25% de pouvoir d’achat.
Même tendance pour l’assurance-vie en euros. Facts & Figures vise un rendement moyen de 1,4% à 1,8%, soit entre 1,16% et 1,49% prélèvements sociaux déduits. Peu de fonds devraient donc permettre de préserver son capital en 2018. Il faudra en effet obtenir pour cela 2,41% brut si l’inflation est bien de 2%.
Un effet inverse pour les emprunteurs
Pour ceux qui empruntent, la situation est bien évidemment différente. Avec un emprunt à taux fixe, la charge de remboursement est constante dans le temps. Qui plus est, les conditions d’emprunt restent très favorables.
Une inflation durable peut donc être un atout dans la mesure où elle va progressivement alléger le poids du remboursement (en proportion des revenus). Précisons toutefois que ce raisonnement n’est valable que si les revenus qui servent à couvrir le remboursement (salaires, revenus fonciers…) suivent la pente de l’inflation, ce qui n’est pas toujours le cas.