Le Laboratoire de l’Immobilier a mesuré une progression de 5,7% sur les 12 derniers mois, à presque 5.200 € le m² en moyenne.

Contrairement à ce qu’on observe dans l’immobilier ancien depuis la crise sanitaire, il n’y a toujours pas de flambée du prix des logements collectifs neufs dans les villes moyennes, associée à un tassement dans les grandes métropoles. Le Laboratoire de l’Immobilier, un service d’études pour les professionnels de la gestion de patrimoine, constate en effet une poursuite de la hausse des prix dans les grandes villes sur un rythme comparable à celui de la plupart des villes moyennes.

Plusieurs explications peuvent être avancées : les hausses dans l’ancien concernent souvent en priorité les maisons qui attirent les acquéreurs en quête de verdure et d’espace et ceux qui ne trouvent pas leur bonheur préfèrent se reporter sur des appartements anciens compte tenu des délais qu’il faut avant de pouvoir emménager dans une résidence neuve.

+5,7% sur les 12 derniers mois

Le dernier baromètre du Laboratoire de l’Immobilier mesure en tout cas une accélération de la hausse des prix des appartements neufs dans les communes de plus de 45.000 habitants : +5,7% sur les 12 derniers mois à 5.195 € le m² en moyenne actuellement. Cette étude ne se base pas sur le prix des transactions mais sur les prix des logements neufs actuellement proposés par les promoteurs (qui incluent généralement le stationnement, à l’exception de Paris).

Le palmarès des grandes métropoles n’évolue pas vraiment. Paris culmine autour de 12.500 € le m² (+3,4% sur 12 mois, presque le double de Lyon à environ 6.400 € le m² et de Nice à 6.100 €. Viennent ensuite des villes comme Nantes, Montpellier, Rennes Bordeaux ou Marseille où les prix moyens sont proches 5.000 € le m² en moyenne.

Dans chaque ville, cette moyenne cache bien sûr des disparités en fonction des quartiers et du niveau de standing des résidences. A Marseille, ces écarts sont parmi les plus élevés avec des prix qui démarrent à 4.100 € le m² pour aller jusqu’à 5.550 €, soit un delta de 35%).

De multiples facteurs inflationnistes

Franck Vignaud, Directeur du Laboratoire de l’Immobilier, estime que rien ne permet d’envisager un ralentissement de la hausse des prix. « Les tensions actuelles sur les matières premières et l’approvisionnement des chantiers, la hausse des prix des matériaux et de l’énergie sont autant de facteurs qui contribuent à l’inflation des prix du neuf et à l’insuffisance chronique de la production de nouveaux logements par rapport aux besoins ». L’écart moyen entre le prix des grosses métropoles et celui des villes moyennes demeure d’ailleurs élevé, de l’ordre de 900 €/m² si l’on exclut l’Ile-de-France.

« Nous indiquions il y a 6 mois que toutes les conditions étaient réunies pour une poursuite de la hausse des prix. La situation est aujourd’hui encore plus tendue et de nouvelles contraintes vont venir peser sur les prix dans les mois à venir. Nous ne sommes probablement qu’au début d’un cycle de forte hausse », craint Franck Vignaud en faisant allusion à la mise en place de la nouvelle norme de construction RE2020 à partir de 2022, au dispositif Pinel + à partir de 2023 ou encore au refus de réviser ou d’étendre le zonage Pinel malgré l’expérimentation menée en Bretagne.

Publié par Olivier Cheilan |

Boursier.com

PRIX AU M² DANS LES PLUS GRANDES VILLES EN NOVEMBRE 2021
Source : Laboratoire de l’Immobilier
PRIX BAS PRIX MOYEN PRIX HAUT EVOLUTION DU PRIX MOYEN SUR 12 MOIS
Paris 11.642 € 12.498 € 13.665 € +3,4%
Lyon 5.651 € 6.386 € 7.374 € +6,5%
Nice 4.961 € 6.098 € 6.402€ +6,9%
Nantes 4.811 € 5.129 € 5.744 € +7,7%
Montpellier 4.892 € 5.085 € 5.474 € +4,9%
Rennes 4.747 € 5.055 € 5.256 € +9,7%
Bordeaux 4.542 € 4.929 € 5.161 € +1,8%
Marseille 4.055 € 4.890 € 5.546 € +5,4%
Strasbourg 3.859 € 4.738 € 4.976 € +5,8%
Toulon 4.422 € 4.695 € 5.112 € +6,5%
Toulouse 3.881 € 4.603 € 4.881 € +8,4%
Grenoble 3.757 € 4.241 € 4.523 € +8,1%
Lille 3.766 € 4.203 € 4.304 € +7,9%