Plus pointilleux et plus long, le contrôle technique des voitures change à partir du 20 mai 2018. Pour compenser ce temps supplémentaire passé par le technicien, le prix de cet examen devrait augmenter de 15 à 20 % selon les professionnels.
Dans la version 2018 du contrôle technique, le nombre de points de contrôle passe de 124 à 132 (freinage, direction, éclairage…) et celui de défaillances pointées de 453 à 668. Désormais, les défauts sont classés en 3 catégories : les défauts mineurs (sans conséquence sur la validation du contrôle technique, au nombre de 162) et les défauts majeurs (362) qui doivent, comme avant, faire l’objet d’une réparation avant une contre-visite obligatoire dans les 2 mois. Une vignette probatoire permet toutefois à l’automobiliste de circuler pendant ce délai.
En plus de ces deux catégories de défauts (mineur et majeur), la réforme a introduit les défaillances critiques. Au nombre de 144, elles regroupent les dysfonctionnements qui constituent un danger direct et immédiat pour la sécurité routière comme des feux stop défectueux par exemple ou représentent une incidence grave sur l’environnement. En cas de défaillances critiques, l’automobiliste n’aura plus que jusqu’à la fin de la journée du contrôle technique pour conduire son véhicule à l’endroit où il devra être réparé (garage ou domicile). À défaut, la voiture sera interdite à la circulation sous peine d’amende, et ce, jusqu’à la date de la contre-visite.
« Si plusieurs défaillances sont constatées dont l’une est critique, cette dernière devra en priorité faire l’objet d’une réparation, afin d’être levée. Les autres défaillances constatées seront réparées dans le délai imparti en fonction de leur gravité (par exemple, deux mois pour une défaillance majeure) », rappelle la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la consommation et de la Répression des fraudes).
Entre 15 à 20 % plus cher pour l’automobiliste
Avec la hausse du nombre de points de contrôle, l’examen du véhicule sera plus long, ce qui entraînera une hausse du coût de la main-d’œuvre. Selon l’association 40 millions d’automobilistes, « les professionnels estiment que le contrôle technique pourrait coûter en moyenne 15 à 20 % plus cher à partir du 20 mai 2018 ».
Même si le prix du contrôle technique, visite et contre-visite, est librement déterminé par les professionnels, le service, facturé autour 65 € actuellement, devrait coûter de 75 à 78 € en moyenne à partir du 20 mai.
Pour les automobilistes concernés par la contre-visite, la facture risque d’être encore plus salée. Souvent gratuit jusqu’alors, ce réexamen du véhicule pourrait devenir payant compte tenu du surplus de travail pour les techniciens.
Jusqu’à 375 euros d’amende
En cas de contrôle par les forces de l’ordre, le défaut de contrôle technique, ou le défaut de contre-visite, est passible d’une amende forfaitaire de 135 €. Son montant peut être minoré à 90 € ou majoré à 375 €, selon le délai de paiement. Cette infraction n’entraîne pas de suppression de point sur le permis de conduire.
Si l’automobiliste ne procède pas aux réparations exigées, sa voiture peut également être mise en fourrière jusqu’à ce que la visite technique ait été réalisée (art. R. 323-1 du code de la route). Dans ce cas, les autorités de police ou de gendarmerie délivrent une fiche de circulation provisoire permettant de faire procéder au contrôle technique.
Pour mémoire : la directive européenne de 2014 exige de tous les États membres la mise en place de ce contrôle pour les deux-roues en 2022.