analyse fiscale pour investissement

Nalo cite plusieurs points de vigilance à examiner avant de choisir le PER…

Commercialisé depuis un an, le Plan d’Épargne Retraite (PER) a notamment été lancé pour rassembler tous les produits existants de l’épargne-retraite (PERP, Perco, Prefon, contrat Madelin, article 83) dans une enveloppe unique. D’après la Fédération Française de l’Assurance, il avait atteint en septembre un encours sous gestion de 2,7 milliards d’euros. Comme le rappelle le service d’investissement financier en ligne Nalo, le PER présente un certain nombre d’avantages mais n’est pas adapté à toutes les situations patrimoniales.

Une fiscalité pas toujours aussi avantageuse

Albert d’Anthouärd, directeur de la clientèle privée chez Nalo, cite plusieurs points de vigilance à examiner avant de choisir le PER, à commencer par sa fiscalité qui n’est pas toujours aussi avantageuse qu’on pourrait le penser. Le nouveau PER fonctionne en effet surtout comme un outil de lissage de l’impôt sur le revenu dans le temps : l’épargnant bénéficie d’une défiscalisation pendant sa vie active (les versements volontaires peuvent être déduits de l’assiette de l’impôt sur le revenu) et est essentiellement taxé lors de son départ en retraite. L’avantage fiscal du PER sera donc maximisé pour ceux dont les revenus, et donc le taux d’imposition, baissent fortement à la retraite.

TMI supérieur à 30 %

Albert d’Anthouärd souligne ainsi que le PER n’a pas forcément davantage d’intérêt qu’un autre produit d’épargne de long terme pour les contribuables peu imposés. Il doit même s’envisager dans un cas bien précis : « celui des foyers dont le taux marginal d’imposition (TMI) est supérieur à 30 %, et dont les revenus vont baisser significativement à la retraite». Pour ceux dont le TMI dépasse 30%, l’intérêt du PER dépendra en effet de leur situation au moment de la retraite. D’autant que contrairement à l’assurance vie, le PER ne prévoit pas d’avantage fiscal à la sortie : lors de la clôture du contrat, les sommes correspondant aux versements initiaux sont assujetties à l’impôt sur le revenu selon votre taux du moment, et les plus-values sont soumises à un prélèvement forfaitaire unique (PFU de 30 %).

« Les professions libérales, dont les revenus et donc le taux d’imposition baissent fortement à la retraite, auront tout à y gagner. Pour les autres, rien n’est moins sûr ! », appuie le directeur de la clientèle privée chez Nalo.

Un capital peu mobilisable

Albert d’Anthouärd rappelle aussi que le capital placé sur un PER est bloqué jusqu’à la retraite, sauf en cas d’accident de la vie justifiant un retrait anticipé (décès, invalidité …). La loi Pacte a quelque peu assoupli ce principe en ajoutant une possibilité de déblocage pour acquisition d’une résidence principale. Malgré cela, le nouveau PER reste donc un produit d’épargne peu mobilisable alors que de nombreux événements personnels (tels qu’un divorce) et professionnels peuvent nécessiter un déblocage anticipé de l’épargne. Nalo recommande donc une enveloppe plus flexible pour ceux qui souhaitent conserver une totale disponibilité des fonds.

Attention aux frais

Nalo attire aussi l’attention sur les frais d’un PER qui peuvent être élevés au détriment de la performance délivrée in fine à l’épargnant (frais d’entrée pouvant dépasser les 2%, frais de gestion souvent proches de 1%, frais d’arbitrage…). Il faut y ajouter les frais des fonds sous-jacents comme par exemple ceux des unités de compte qui peuvent dépasser 2% par an.

En concurrence avec l’assurance vie

« Le PER est idéal pour un épargnant en fin de carrière, à condition qu’il remplisse les critères énoncés précédemment : des revenus élevés, amenés à diminuer fortement au moment du passage à la retraite. L’argent sera ainsi bloqué peu de temps, et la baisse du TMI après la retraite permettra de bénéficier réellement de la déduction fiscale obtenue à l’entrée », résume Albert d’Anthouärd. Dans les autres cas, l’assurance vie, lorsqu’elle est investie en fonds indiciels à frais réduits, est perçue par Nalo comme le meilleur produit d’épargne de long terme.

Publié par Olivier Cheilan |

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