Le prélèvement à la source va-t-il bien être lancé en janvier 2019 ?

Le doute s’installe encore un peu plus ce jeudi, après des propos d’Emmanuel Macron à Helsinki. « J’ai plutôt l’intention de conduire cette réforme à son terme mais j’ai demandé au ministre compétent de répondre à toutes les questions qui se posent encore avant de donner ma directive finale », a déclaré le président de la République lors d’une conférence de presse aux côtés du Premier ministre finlandais – de quoi soulever de nouvelles questions sur ses intentions.

« Si je pensais qu’il ne fallait pas faire cette réforme, (…) j’aurais décidé il y a un an de l’abandonner », a souligné Emmanuel Macron, en précisant qu’il était « extrêmement vigilant au sujet de bonne exécution ». Pour le chef de l’Etat, « il est normal que nous nous assurions que tous les détails sont bien clairs » et ce sont ces « clarifications finales » qui détermineront sa décision.

Les spéculations vont bon train depuis quelques jours. C’est le Premier ministre Edouard Philippe qui a jeté le trouble le weekend dernier, dans une interview au ‘JDD’. « Nous ferons le point sur la préparation de cette réforme dans les prochaines semaines », a-t-il déclaré… Puis le ‘Canard enchaîné’ a soulevé de nouvelles interrogations dans son édition de mercredi. Selon l’hebdomadaire satirique, Emmanuel Macron aurait « en privé » fait part de ses doutes et se serait donné « jusqu’au 15 septembre » pour prendre sa décision. A Bercy, le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin a démenti aussitôt.

La réforme était un des derniers grands chantiers du quinquennat de François Hollande… Elle a déjà été décalée : à son arrivée au pouvoir l’an dernier, le gouvernement d’Edouard Philippe avait décidé de la reporter d’un an, le temps notamment de procéder à des tests et d’améliorer le dispositif.

Il faut dire que ce nouveau dispositif est particulièrement compliqué à mettre en oeuvre… Autre problème : l’impact psychologique de ce prélèvement, avec l’impression pour les contribuables de recevoir une fiche de paie allégée, ce qui fait partie des inquiétudes de l’exécutif.