Faut-il simplement augmenter les traditionnelles aides à la pierre ou subventionner directement le secteur ?
Après l’automobile, le tourisme, l’aéronautique et les start-up, le secteur immobilier attend son plan de relance. Car si les professionnels de l’immobilier ont tendance à multiplier les signes rassurants sur le maintien des intentions d’achat des Français, la crise sanitaire va forcément laisser des traces avec une forte baisse des transactions de logements cette année, dans le neuf et l’existant.
Menaces sur le crédit
Plusieurs facteurs viennent compliquer la donne et font planer des menaces sur 2021, d’où la nécessité d’un plan de relance dédié à l’immobilier. Il y a tout d’abord la remontée des taux d’emprunt qui n’est pour l’instant pas énorme mais qui pèse déjà sur la capacité d’achat des ménages modestes, d’autant qu’elle s’accompagne d’un durcissement des conditions d’octroi des crédits et de taux d’usure inadaptés à la situation actuelle.
Le courtier en crédit immobiliers Cafpi estime que la perte d’activité pour 2020 est déjà comprise entre 25 et 30%, représentant 250.000 à 300.000 opérations de moins par rapport à 2019. Cafpi appelle à un élargissement des traditionnelles aides à l’accession à la propriété comme l’APL accession, le PTZ dans le neuf et l’ancien (avec travaux) ainsi que le Pinel pour les investisseurs.
Aides à l’accession
Rétablir l’APL accession pour les ménages modestes est une première action qui aurait l’avantage de ne rien coûter en terme de budget puisque l’APL versée aux locataires est généralement bien supérieure à l’APL accession. Autre levier incontournable : le PTZ dont la quotité pourrait être rehaussée à 40% sur l’ensemble du territoire, permettant ainsi à aux primo-accédants éligibles des zones B2 et C de bénéficier d’une enveloppe supérieure à taux 0.
La confiance en péril
Mais ne faudrait-il pas aussi innover face à ces aides à la pierre globales ? Certains appellent par exemple à multiplier les initiatives locales avec un véritable dispositif d’incitation fiscale par territoires sur le modèle du zonage de projets, par opposition au zonage actuel qui ne prend pas en compte la réalité des besoins de logements à l’échelon local. Enfin, aider les acquéreurs ne résoudra pas tous les problèmes et ne suffira pas à pallier le déficit de confiance et la baisse de moral liés par exemple à la montée du chômage.
Une aide directe au secteur de la construction pourrait ainsi passer par une véritable implication des investisseurs institutionnels dans l’achat de logements neufs pour les proposer avec des loyers plafonnés. La Fédération Nationale de l’Immobilier (FNAIM) s’interroge d’ailleurs sur la nature de la politique du logement afin de garantir une relance efficace. La FNAIM proposera ses pistes le 30 juin prochain.
Publié par Olivier Cheilan |
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