Les prix peuvent continuer à augmenter cette année, mais avec des hausses plutôt en province », se risquait à pronostiquer en janvier 2021 Laurent Vimont, le président du réseau d’agences immobilières Century 21. Pas évident après une année 2020 déjà surprenante de résilience pour le marché immobilier français malgré la crise sanitaire et un premier confinement où l’activité immobilière avait connu un arrêt complet… Mais c’était bien vu puisque ces tendances se dessinent depuis 6 mois. « Nous sommes des miraculés du Covid », analyse aujourd’hui Laurent Vimont en parlant des professionnels de la transaction immobilière, sachant qu’il observe même un coup de chaud sur les prix pour l’ensemble du territoire, hormis Paris.
Nouveaux sommets
A l’heure du bilan de la première moitié de l’année, Century 21 mesure un prix moyen au m² en progression de +6,8% par rapport au premier semestre 2020 sur le segment des maisons à 2.306€ le m² et de +4% sur celui des appartements à 3.783€ le m². Il s’agit ainsi de nouveaux records historiques jamais mesurés dans le réseau Century 21. Les taux d’emprunt au plus bas restent une composante essentielle de cette dynamique de prix et Laurent Vimont souligne que le marché immobilier reste porté par les taux avec des acheteurs éligibles au crédit qui ont encore gagné en pouvoir d’achat.
Nouvelles priorités
Il n’y a quasiment que Paris qui échappe à ces vives progressions, la capitale enregistrant une légère baisse des prix (-3,6%) au contraire de l’Ile-de-France. Les villes moyennes et leur proximité avec des espaces verts peuvent aussi connaître des progressions encore plus importantes, leur essor touchant à la redéfinition du « bien vivre » immobilier en faveur de davantage de confort et de superficie. En effet, il faut le plus souvent s’éloigner des métropoles pour trouver plus facilement une pièce supplémentaire dans son logement (tel qu’un bureau pour faciliter le télétravail), ajouter une terrasse ou carrément passer d’un appartement à une maison avec jardin. La plupart du temps, ces ménages réinjectent les plus-values réalisées lors de la vente de leur logement afin d’acquérir plus grand. « Il ne s’agit pas de grandes migrations, mais davantage de sauts de puce réalisés pour gagner en qualité de vie. C’est le retour en grâce du pavillon », explique Century 21.
Correction à Paris
C’est aussi ce contexte qui explique en partie la correction des prix à Paris, les acquéreurs préférant rejoindre la banlieue pour gagner en superficie ou pour s’offrir une maison. L’Ile-de-France connaît ainsi une hausse de prix de quasiment 10% sur un an, que ce soit pour les maisons ou les appartements. Paris devient ainsi de plus en plus une ville de placements et de pied-à-terre au point que Century 21 n’y a jamais enregistré autant d’investissements locatifs. « On achète à Paris mais ce n’est pas pour y vivre soi-même à plein temps », résume le réseau d’agences. Pour autant, Laurent Vimont ne croit pas à une baisse des prix durable à Paris car la Ville Lumière n’a pas encore retrouvé 100% de ses clients avec l’absence des acquéreurs étrangers. Ce qui est sûr en revanche c’est que les acheteurs ont un peu repris la main face aux vendeurs, en témoigne une nette remontée des négociations sur les prix de vente parisiens.
Le robinet du crédit reste ouvert
Pour la suite, Century 21 estime qu’il y a peu de raisons de penser que cette dynamique ne se poursuive pas au deuxième semestre, du moins tant que les taux d’emprunt resteront aussi bas et que les banques ne durciront pas leurs conditions d’octroi des crédits. Et même s’il faut aujourd’hui généralement un apport personnel d’environ 10% pour acheter, un des effets de la crise sanitaire a été l’épargne forcée qui a permis à de nombreux Français de se constituer cette cagnotte nécessaire. De quoi aussi alimenter les investissements locatifs qui restent très prisés en tant que placements en prévision de la retraite.
Publié par Olivier Cheilan |
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