Le secteur immobilier devrait être beaucoup moins paralysé qu’au printemps dernier, grâce notamment à la généralisation de la digitalisation de nombreuses tâches… Tour d’horizon.
A la différence du premier confinement au printemps dernier qui avait rimé avec une paralysie initiale quasi totale, le secteur immobilier va poursuivre en partie ses activités pendant ce reconfinement appelé à durer au moins 1 mois. La principale différence concerne la construction puisque les chantiers vont se poursuivre dans le respect des conditions sanitaires déjà en place.
La construction peu perturbée
« Rien ne change à l’exception des bureaux de vente qui resteront fermés », résume Marc Gedoux, le patron du promoteur Pierre Etoile. C’est en effet au niveau de l’activité commerciale que des questions se posent et où la digitalisation, déjà largement développée, va de nouveau être de mise. « Nous attendons plus de précisions de la part du gouvernement, à ce jour nous envisageons de recevoir nos clients acquéreurs sur RDV en respectant les gestes barrières ou en visioconférence », explique le groupe Tagerim. La plupart des promoteurs s’appuient bien sûr sur la digitalisation de leurs opérations commerciales comme chez Tagerim où tous les contrats de réservation peuvent être signés par voie électronique.
Autorisations d’urbanisme
Au niveau des autorisations d’urbanisme, le gouvernement a assuré que les services publics resteront ouverts. Les promoteurs craignent cependant de nouveaux retards dans l’instruction des permis de construire. « Il est vital que les services instructeurs restent actifs et qu’il n’y ait pas de moratoire sur les délais d’instruction ou de purge des autorisations administratives de construire », déclare Guillaume Bouthillon, président du promoteur Paris Ouest et membre des Promoteurs du Grand Paris. « Une solution serait peut-être l’affichage des obtentions des permis de construire sur les sites internet des mairies pour les rendre opposables au tiers pendant la période », propose-t-il.
Financement
S’agissant du financement des acquéreurs, il n’y a pas d’obstacles à la poursuite de l’étude des prêts immobiliers même si les délais seront probablement plus longs. La période risque cependant d’ajouter de l’attentisme auprès des investisseurs avec une nouvelle baisse de l’investissement locatif dans le neuf.
L’accueil des agences à nouveau fermé
Concernant l’ancien, c’est un nouveau coup dur pour les agences immobilières qui sont contraintes de refermer leurs portes et doivent suspendre les visites. Ici aussi, digitalisation, visites vidéo et visioconférence vont à nouveau pallier la restriction des déplacements. D’autant que les agents immobiliers sont devenus très habitués à utiliser ces outils, peut-être pas autant que les utilisateurs d’ailleurs… Se pose aussi l’enjeu des signataires programmées chez le notaire pour ceux dont une acquisition est en cours de finalisation. Comme au printemps dernier, les notaires devraient continuer à être autorisés à établir un acte authentique sur support électronique mais cela ne pourra jamais être généralisé et devrait quand même entraîner de nouveaux retards.
Déménagements
Sur la question des déménagements, le gouvernement a confirmé qu’ils resteront autorisés sur justificatif pendant cette nouvelle période de confinement. En pratique, cela ne sera toutefois pas aisé car il n’est pas sûr que les professionnels continuent à assurer leur activité (beaucoup avaient fermé au printemps dernier). Et en cas de déménagement par ses propres moyens, il faudra veiller à se faire aider sans que cela ne ressemble à une réunion privée, forcément interdite par les temps qui courent…
Boursier.com