Consentir un prêt avec intérêts sur 2 ans à son petit-fils sans qu’aucun remboursement ne soit intervenu 7 ans après, équivaut à une donation indirecte, selon le fisc. De plus, un tel prêt ne peut pas être mis au passif du patrimoine soumis à l’ISF.
Trois avis de mise en recouvrement ont été émis le 24 octobre 2012 au titre de l’ISF, soit pour 16 160 euros dont 6 156 euros de pénalités pour 2007/2008, pour 17 341 euros dont 5 362 euros de pénalités pour 2009/2010, et pour 8 478 euros dont 2 623 euros de pénalités pour 2011.
Suite au rejet de sa réclamation, M.X a saisi le tribunal afin d’être déchargé du surplus d’impôt réclamé . Débouté en première instance et en appel, il s’est pourvu en cassation. En vain, car la justice ne s’est toujours rangée à l’opinion du fisc.
Dans son arrêt, la Cour d’appel a tenu compte du lien de parenté existant entre le petit-fils et la grand-mère, mais elle a également relevé le fait que celle-ci devait atteindre l’âge de 99 ans au terme de la convention. Dans cette affaire, « aucun remboursement n’était intervenu le 1er décembre 2006, comme le prévoyait le contrat initial, et que si celui-ci avait été prorogé de dix ans, M. X avait conservé, plus de sept années après son versement, l’intégralité de la somme initialement prêtée sans effectuer le moindre remboursement ni payer d’intérêt ». Pour les juges, « tous ces éléments permettaient à juste titre à l’administration fiscale de considérer cet avantage comme une donation indirecte ».
Saisie à son tour, la Cour de cassation a estimé que « la cour d’appel a pu déduire que le contrat de prêt litigieux constituait une donation indirecte au profit de M. X », car il ressortait du dossier qu’au montant de la signature du « prétendu » prêt, la grand-mère était animée d’une intention libérale et que M. X avait accepté de recueillir les fonds sans les rembourser.